La nouvelle mini-série de France 2, « Tout cela je te le donnerai », fait sensation auprès des téléspectateurs français. Adaptée du roman à succès de l’auteure espagnole Dolores Redondo, cette production promet une plongée captivante dans les secrets d’une famille influente de Provence. Mêlant habilement drame familial et intrigue policière, la série offre un cocktail détonnant qui ne manquera pas de vous tenir en haleine. Nous vous proposons de découvrir les dessous de cette adaptation ambitieuse qui renouvelle le genre de la saga estivale.
L’intrigue captivante de la mini-série
L’histoire débute par un événement tragique : la mort d’Aymeric Fabre de Castelmore dans un accident de voiture sur une route de Provence. Son mari, Manuel Ortigosa, écrivain parisien renommé et lauréat du prix Goncourt, apprend la nouvelle avec stupeur. Il croyait Aymeric en voyage d’affaires à Bruxelles. Intrigué par ces circonstances troublantes, Manuel se rend à Aix-en-Provence pour identifier le corps.
Sur place, une série de révélations bouleversantes l’attend. Contrairement à ce qu’il pensait, Aymeric gérait secrètement le domaine viticole familial de Fontaresse, malgré ses affirmations de rupture avec sa famille depuis plus de 20 ans. À la lecture du testament, Manuel découvre qu’il hérite de l’intégralité du domaine, ce qui déclenche l’hostilité de la famille Fabre de Castelmore. Déterminé à faire éclater la vérité sur la mort suspecte de son mari, Manuel s’allie à Richard, un gendarme à la retraite au caractère bien trempé. Ensemble, ils vont tenter de percer les lourds secrets qui entourent cette puissante famille provençale.
Du best-seller espagnol à l’adaptation française
« Tout cela je te le donnerai » est l’adaptation du roman « Todo esto te daré » de Dolores Redondo, auteure espagnole née en 1969 au Pays basque. Redondo s’est fait connaître entre 2013 et 2014 avec sa trilogie du Baztan, une série de polars se déroulant dans sa région natale. Le succès de ses œuvres a rapidement dépassé les frontières espagnoles, suscitant l’intérêt des producteurs audiovisuels.
L’adaptation française, réalisée par Nicolas Guicheteau, a choisi de transposer l’intrigue de la Galice à la Provence, tout en conservant l’essence du récit original. Ce changement de décor apporte une touche typiquement française à l’histoire, avec ses paysages ensoleillés et ses domaines viticoles. Les scénaristes Françoise Charpiat, Pascal Fontanille et Karine Lollichon ont su préserver la tension dramatique et le suspense qui ont fait le succès du roman, tout en l’adaptant aux codes de la télévision française.
Un casting de choix pour une production de qualité
La mini-série s’appuie sur un casting de haut vol, mêlant acteurs confirmés et talents prometteurs. David Kammenos incarne avec brio Manuel Ortigosa, l’écrivain parisien plongé dans une enquête qui le dépasse. Face à lui, Bruno Solo campe Richard Saugier, le gendarme à la retraite au caractère bien trempé qui deviendra son allié improbable.
Voici un tableau récapitulatif des principaux acteurs et de leurs rôles :
Acteur | Personnage |
---|---|
David Kammenos | Manuel Ortigosa |
Bruno Solo | Richard Saugier |
Nicole Calfan | Cécile Fabre de Castelmore |
Aurélien Wiik | Joffrey Fabre de Castelmore |
Louise Monot | Catherine, épouse de Joffrey |
Alexis Loret | Aymeric Fabre de Castelmore |
Ce casting éclectique apporte une réelle profondeur aux personnages, permettant aux spectateurs de s’attacher à chacun d’entre eux malgré leurs failles et leurs secrets.
Les thèmes abordés dans la fiction
« Tout cela je te le donnerai » aborde des thématiques fortes et actuelles, qui résonnent avec les préoccupations de notre société. Le deuil est au cœur de l’intrigue, à travers le parcours de Manuel qui doit faire face à la perte brutale de son mari. La série explore avec finesse les différentes étapes du processus de deuil, de la sidération initiale à la quête de vérité qui anime le personnage principal.
Les secrets de famille constituent un autre fil rouge de la narration. La façade respectable des Fabre de Castelmore cache des non-dits et des traumatismes qui remontent à la surface au fil des épisodes. L’homophobie est également traitée sans détour, à travers la réaction de la famille face à la révélation de l’homosexualité d’Aymeric et de son mariage avec Manuel. La série questionne ainsi les préjugés qui persistent dans certains milieux traditionnels.
La réalisation et la mise en scène
Nicolas Guicheteau, fort de son expérience sur des séries comme « Engrenages » ou « Munch », apporte une réalisation soignée à « Tout cela je te le donnerai ». La mise en scène alterne habilement entre des plans larges mettant en valeur les paysages provençaux et des cadrages plus serrés lors des scènes d’intimité ou de tension. Cette approche visuelle contribue à créer une atmosphère à la fois solaire et oppressante, reflétant parfaitement l’ambivalence de l’intrigue.
Les choix esthétiques de la série méritent d’être soulignés. La photographie, signée Jérôme Carles, joue sur les contrastes entre la lumière éclatante du Sud et l’obscurité des secrets familiaux. Les décors, notamment le domaine viticole de Fontaresse, sont minutieusement choisis pour ancrer l’histoire dans un cadre authentique et visuellement séduisant. La bande originale, composée par Erwann Kermorvant, souligne avec justesse les moments de tension et d’émotion, sans jamais tomber dans le pathos.
L’accueil critique et public
La diffusion de « Tout cela je te le donnerai » a suscité des réactions variées de la part des critiques et du public. Voici un aperçu des points forts et des points faibles relevés :
- Points forts :
- Une intrigue prenante qui tient en haleine
- Des performances d’acteurs convaincantes, notamment David Kammenos et Bruno Solo
- Une réalisation soignée mettant en valeur les paysages provençaux
- Un traitement mature et nuancé des thématiques abordées
- Points faibles :
- Certains rebondissements jugés parfois artificiels
- Un rythme parfois inégal entre les épisodes
- Des personnages secondaires qui mériteraient plus de développement
Malgré quelques critiques, la série a globalement reçu un accueil favorable, saluée pour son ambition et sa capacité à renouveler le genre de la saga familiale.
Comparaison avec d’autres séries du même genre
« Tout cela je te le donnerai » s’inscrit dans la lignée des grandes sagas familiales françaises, tout en apportant une touche de modernité. On peut la rapprocher de séries comme « Un village français » pour son exploration des secrets familiaux, ou encore « Les ombres de Lisieux » pour son mélange de drame et d’enquête policière. Cependant, la série se démarque par son traitement frontal de l’homosexualité et son ancrage dans la Provence contemporaine.
En comparaison avec des productions plus récentes comme « Le Bazar de la Charité » ou « La Flamme », « Tout cela je te le donnerai » adopte un ton plus sobre et réaliste, privilégiant la profondeur psychologique des personnages aux rebondissements spectaculaires. Cette approche permet à la série de se positionner comme une œuvre à la fois divertissante et réflexive sur les dynamiques familiales et les préjugés sociaux.
L’impact de la série sur la carrière des acteurs
La diffusion de « Tout cela je te le donnerai » a eu un impact significatif sur la carrière de ses acteurs principaux. Pour David Kammenos, déjà remarqué dans « La dernière vague », ce rôle complexe et nuancé confirme son statut d’acteur de premier plan capable de porter une série. Bruno Solo, connu pour ses rôles comiques, démontre ici l’étendue de son registre dans un personnage dramatique qui a séduit critiques et public.
Les acteurs secondaires ont également bénéficié de l’exposition offerte par la série. Aurélien Wiik et Louise Monot, dans les rôles de Joffrey et Catherine, ont vu leur notoriété croître, ouvrant potentiellement la voie à de nouveaux projets. Cette production a ainsi permis de mettre en lumière le talent d’acteurs confirmés tout en offrant une vitrine à des comédiens moins connus du grand public.
Les coulisses du tournage
Le tournage de « Tout cela je te le donnerai » s’est déroulé principalement en Provence, offrant des décors naturels somptueux à la série. L’équipe a dû faire face aux défis liés au tournage en extérieur, notamment les caprices de la météo et la gestion des foules dans certains lieux touristiques. La reconstitution du domaine viticole de Fontaresse a nécessité un travail minutieux des équipes de décoration pour créer un environnement à la fois authentique et cinégénique.
Les acteurs ont souligné l’ambiance chaleureuse qui régnait sur le plateau, malgré l’intensité émotionnelle de certaines scènes. David Kammenos a notamment évoqué la complicité qui s’est rapidement installée avec Bruno Solo, facilitant leur jeu dans les scènes de duo. Le réalisateur Nicolas Guicheteau a privilégié une approche collaborative, encourageant les acteurs à s’approprier leurs personnages et à proposer des ajustements de dialogue ou de jeu lorsque cela servait l’histoire.
Perspectives d’avenir pour la franchise
Le succès de « Tout cela je te le donnerai » ouvre des perspectives intéressantes pour l’avenir de la franchise. Bien que conçue comme une mini-série, l’accueil favorable du public pourrait inciter les producteurs à envisager une suite. Celle-ci pourrait explorer les conséquences à long terme des révélations faites dans la première saison, ou se concentrer sur de nouvelles intrigues impliquant les personnages principaux.
Par ailleurs, l’adaptation réussie du roman de Dolores Redondo pourrait encourager la production d’autres œuvres de l’auteure espagnole. Sa trilogie du Baztan, déjà adaptée en film, pourrait faire l’objet d’une série télévisée française, transposant l’action dans une région française au patrimoine riche et mystérieux. Quoi qu’il en soit, « Tout cela je te le donnerai » a démontré l’appétit du public pour des dramas familiaux complexes et bien écrits, ouvrant la voie à de futures productions de qualité dans ce genre.