FORMATION
Formations croisées Culture Education Populaire : session 1 “Co-construire des projets culturels sur le territoire Quelle place pour l’histoire, le patrimoine et les mémoires ?”
La session 1 des formations croisées Culture Education-Populaire s’est construite en partenariat avec l’équipe du service culturel de la Communauté d’agglomération de l’Ouest Rhodanien.
Pendant ces 2 journées, les participants ont eu la chance de découvrir la richesse des patrimoines de ce territoire semi-rural et au passé industriel : un patrimoine naturel, culturel et vivant mis en lumière grâce à de nombreux projets artistiques et culturels participatifs avec au cœur l’implication des habitants.
Laetitia Jandet, chargée du service des publics des musées a présenté l’histoire du musée Barthélemy Thimmonier à son exposition permanente autour des machines à coudre et des cycles, et l’exposition temporaire “Des forêts et des hommes”.
Des problématiques importantes ont été soulevées liées à la transmission, la conservation des savoir-faire historiques, la place des personnes ayant utilisé les objets donnés au musée et qui n’ont plus le droit de les toucher depuis sa labellisation. Comment garder ce lien avec leurs histoires et continuer à les faire vivre sans que les habitants s’en sentent dépossédés ?
L’exposition temporaire et les actions de médiations organisées sont une partie de la réponse. En proposant des outils pédagogiques et de médiation et des projets artistiques participatifs, le musée souhaite développer ce lien avec les habitants autour de ce qui fait patrimoine pour eux.
Il est nécessaire de garder de l’humain quand il n’y a plus que des machines, de montrer l’aspect vie, les liens sociaux, etc.
Les participants à la formation ont aussi exprimé leurs regards et expériences autour des notions clés de mémoires, histoires et p/matrimoines.
– « L’histoire est un lien scientifique et (en principe) objectif qui, s’appuyant sur des sources et une méthodologie rigoureuse, unit les êtres humains d’aujourd’hui à ceux d’hier et de demain »
– « La mémoire est un lien intime, social et subjectif qui unit les êtres humains d’aujourd’hui à ceux d’hier et de demain »
– « Le patrimoine est une construction sociale composée d’objets matériels ou immatériels auxquels un collectif humain attache de la valeur et qu’il entend transmettre aux générations futures ; c’est un lien symbolique qui unit les êtres humains d’aujourd’hui à ceux d’hier et de demain »
Voir :
– Paul Ricœur, La Mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Éditions du Seuil, 2000 ;
– Pierre Nora, Présent, nation, mémoire, Paris, Éditions Gallimard, 2011 ;
– Michel Rautenberg, La Rupture patrimoniale, Bernin, Éditions À la croisée, 2003.
Anaïs Eschenbrenner, chargée de la dynamique culturelle territoriale a rappelé le contexte, les objectifs et les évolutions de la CTEAC au cours des dernières années : 2015-2017 – retissons le territoire : de friche en friche, 2017-2022 : redessinons le territoire : paysages et patrimoines, 2020 et suite – réinventons nos liens : la culture en commun.
Ces échanges nous ont montré l’importance du “faire ensemble”, des partenariats et liens solides qu’il faut bâtir et entretenir avec les structures d’un même territoire et ses habitants, et du rôle que peuvent jouer les intercommunalités en tant que facilitateur d’échanges et ressources.
Enfin, l’artiste Isabelle Augier-Jeannin a fait découvrir le projet La Forêt Raconte, résidence artistique participative et pluridisciplinaire coordonnée par Filigrane et l’artiste Bruno Rosier a évoqué ses derniers projets artistiques menés sur le territoire, notamment l’appartement témoin, des projets au coeur des enjeux de mémoires et de patrimoines partagés.
La 2e journée a démarré par une balade sonore, le projet Traces avec l’artiste Laurence Moletta, compositrice, chanteuse, flûtiste, lutherie numérique.. Nous avons parcouru la ville en écoutant les témoignages des habitants sous forme d’enregistrements sonores sur les histoires de leurs propres maisons.
Le groupe a ensuite été accueilli à l’éco-musée par Lydia Laurent, responsable des services des musées, Béatrice Clément, chargée des projets culturels et deux membres fondateurs de l’association PHB- Patrimoine Haut Beaujolais qui ont raconté l’histoire de l’association, son rôle dans la réhabilitation et l’évolution du musée.
Enfin, l’après-midi a été consacré à de temps de créations de projets fictifs en 3 sous-groupes pour intégrer les différents enjeux découverts jusqu’à présent et réfléchir collectivement aux conditions nécessaires et points de vigilance pour construire des projets artistiques autour des enjeux de patrimoines.
« Le patrimoine est ce dont la conservation demande des sacrifices, mais ce dont la perte signifie un sacrifice plus grand encore » – André Chastel, 1988 ;
« Le patrimoine culturel constitue un ensemble de ressources héritées du passé que des personnes considèrent, par-delà le régime de propriété des biens, comme un reflet et une expression de leurs valeurs, croyances, savoirs et traditions en continuelle évolution. Cela inclut tous les aspects de l’environnement résultant de l’interaction dans le temps entre les personnes et les lieux » – Convention-cadre sur la valeur du patrimoine culturel pour la société, dite « Convention de Faro », Conseil de l’Europe, 27 octobre 2005.
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Si vous êtes intéressé par les formations croisées Culture Education-Populaire, il est encore temps de s’inscrire :
- Session 3 / Droits Culturels : Comment les mettre en œuvre et avec quels outils ? Inscription ici
- Session 4 / Projets Culturels : L’outil numérique, un levier d’éducation populaire ? Inscription ici
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Cette formation est co-organisée par l’association Filigrane et la compagnie Les arTpenteurs avec l’appui du Service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports du Rhône (SDJES). La participation est gratuite grâce au soutien du SDJES du Rhône et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Auvergne-Rhône-Alpes (DRAC).